Bac Spécialité SVT 31 août 2022 Polynésie
Exercice 2: (8 points) Comportements, mouvement et système nerveux - la cocaïne: du plaisir à l'addiction
La consommation de cocaïne entraîne la perturbation des messages nerveux, et peut provoquer des comportements addictifs (c'est-à-dire que le sujet devient dépendant). L'addiction se définit par la nécessité de reproduire un comportement malgré la connaissance de ses conséquences néfastes.
Expliquez comment la consommation régulière de cocaïne peut déclencher une perturbation du circuit de la récompense et une diminution progressive de l'état de bien-être.
Vous organiserez votre réponse selon une démarche de votre choix intégrant des données issues des documents et les connaissances complémentaires nécessaires.
Schéma simplifié des principales régions du circuit de la récompense et leur rôle (coupe sagittale de cerveau humain)
document 1 : le circuit de la récompense
Les régions du cerveau impliquées dans le circuit de la récompense sont essentiellement l'aire tegmentale ventrale (ATV), le cortex préfrontal (CPF) et le noyau accumbens (Nac). L'activation de ce circuit aboutit à la libération finale de dopamine, messager chimique du plaisir. Cette libération de dopamine aide à mémoriser le stimulus agréable. En plus du circuit de la récompense, d'autres circuits cérébraux s'activent permettant de répondre de manière adaptée et contrôlée aux situations à l'origine du plaisir. Ce circuit occupe un rôle central dans la mise en place d'un comportement addictif.
La dopamine et le glutamate sont des neurotransmetteurs excitateurs.
ATV: réagit à des stimuli associés au plaisir lié à la nourriture, l'activité sexuelle, etc.
Nac: évalue la valeur du plaisir d'une action et contrôle la motivation de la répétition du comportement à la recherche de la
récompense.
CPF: intervient dans la prise de décision, rôle important dans les émotions et le contrôle du niveau de bien-être.
d'après archives-ouvertes.fr
document 2 : expériences sur les effets de la cocaïne chez le Rat
Première expérience
Un Rat est placé dans une cage. On lui implante un cathéter intraveineux relié à une pompe capable d'injecter une solution de cocaïne. L'appui sur un levier déclenche l'activation de la pompe, et conduit à une injection de drogue dans le système veineux de l'animal.
Résultats obtenus: très vite, les Rats appuient sur le levier de nombreuses fois par jour et de plus en plus
souvent. Ils en oublient même de manger.
Deuxième expérience
On lèse sélectivement les fibres des neurones dopaminergiques en contact avec le noyau accumbens.
Résultats obtenus: le comportement d'auto-administration de cocaïne disparait.
d'après acces.ens-lyon.fr/biotic/neuro/drogues/html
Troisième expérience
On mesure la libération de la dopamine par les fibres des neurones dopaminergiques en contact avec le noyau accumbens après injection ou non de la cocaïne.
d'après 2001. The journal of Neuroscience, Vol 21.
document 3 : mode d'action de la cocaïne sur la synapse dopaminergique
L'arrivée d'un message nerveux (1) déclenche l'exocytose de la dopamine dans la fente synaptique qui se fixe sur les récepteurs membranaires D1R. Sur la membrane de l'élément présynaptique, des transporteurs de la dopamine (DAT) permettent sa recapture et limitent ainsi ses effets dans le temps. La dopamine est détruite par action enzymatique dans la terminaison du neurone de l'ATV.
d'après Dossiers documentaires INSERM.
document 4 : effets de la cocaïne sur "l'impression de bien-être" de sujets dépendants
On évalue chez des sujets consommant de la cocaïne les effets des prises successives de cette drogue sur leur humeur générale.
On considère qu'à chaque prise, il s'agit de la même dose.
d'après août 2010. Dossiers de la recherche #40.
document 5 : effets de la cocaïne sur la sensibilité des récepteurs à dopamine
Au cours de prises de cocaïne, on met en évidence une altération progressive des récepteurs D1R des synapses du NAc.